Le professeur agrégé d’allemand, après avoir soutenu sa thèse de doctorat en 1948, est appelé à des tâches plus élevées à la Sorbonne, où il sera très apprécié comme Professeur des Universités jusqu’à la fin de sa carrière.
Parallèlement à ces travaux scientifiques, il écrit en dialecte alsacien sous le pseudonyme „Schorsch“ des poèmes et une ouvrage en prose.
Je t'ai cherchée par monts et par vaux¶
Escarboucle, rouge comme du sang.¶
Je t'ai cherchée et j'ai vieilli,¶
La mort aiguise déjà sa faux.¶
J'ignore si je te trouverai un jour ;¶
J'en doute fort, ma santé décline …¶
Le vent joue avec des pétales de rose¶
Bientôt des roses fleuriront ma tombe.¶
Mais je chercherai jusqu'à la fin¶
Ta lueur rouge, escarboucle ;¶
Et même si elle devait consumer mon cœur,¶
C'est elle seule que je chercherai, elle seule !¶
Après avoir réussi le concours d’admission à l’Ecole Normale Supérieure de Paris et l’agrégation d’allemand, le natif du Sundgau est professeur d’allemand de 1932 à 1947 au lycée de Troyes et au lycée de Vanves. Parallèlement à son métier d’enseignant, il poursuit ses recherches et soutient avec succès sa thèse de doctorat d’Etat. En sa qualité de professeur à l’Université de Lyon, il devient l’un des meilleurs spécialistes de la littérature médiévale allemande. Promu « docteur honoris causa » à l’Université de Francfort, le médiéviste et philologue entre à la Sorbonne à Paris où il enseigne jusqu’à la fin de sa carrière. Ses nombreuses publications en français et en allemand témoignent de ses compétences étonnantes et de sa grande érudition. Il est aussi l’un des meilleurs poètes dialectaux contemporains. Il écrit des poèmes et un ouvrage en prose sous le pseudonyme « Schorsch. » Ses écrits sont publiés dans plusieurs annuaires et des anthologies régionales. Le professeur des universités qui habite Boulevard Saint-Michel à Paris chante, dans une langue tantôt expressive, tantôt douce, sa patrie sundgauvienne qu’il dépeint comme un paradis rural perdu.
Il a écrit avec une grande compétence de nombreux ouvrages et articles en français et en allemand sur la littérature médiévale allemande, le Cycle de Dietrich, la Chanson de Roland, ou la Chanson des Nibelungen.
Bilder vo d’haim vom Schorsch, Annuaire de la Société d’histoire Sundgovienne 1963, 1969, 1970.
Wie dr Nesti un’s Odile sallemols ghirote han, Annuaire de la Société d’Histoire Sundgovienne, 1966.
D’Kaltnàcht, Petite Anthologie de la Poésie alsacienne, Strasbourg, 1970, Recueil V
Wie dr Nesti un’s Odile sallemols ghirote han, extraits in Petite Anthologie de la Poésie alsacienne. Association J.B. Weckerlin, Strasbourg, 1972, Recueil VI
Sichelte – Moisson. Poésies sundgoviennes, Préparé et commenté par Raymond Matzen. Portrait du poète par Gérard Gachet. Illustrations de Robert Kuven, Strasbourg, 1979.
Haiet, Arn un Ahmtet, Poèmes en dialecte de Haute -Alsace, édition remaniée et publiée par Raymond Matzen. Illustrations de E.H. Cordier. Editions Moritz Schauenburg GmbH, Lahr / Schwarzwald, 1992.